La République Démocratique du Congo (RDC) fait face à des défis sanitaires majeurs, marqués par la recrudescence des cas de Mpox (variole du singe) dans plusieurs provinces du pays, en particulier à Kinshasa. Le gouvernement congolais, en collaboration avec ses partenaires internationaux, intensifie ses efforts pour contenir la propagation de la maladie et protéger les populations les plus vulnérables.
Une présence remarquée à l’Assemblée mondiale de la santé
Lors de la 78ème session de l’Assemblée mondiale de la santé qui s’est tenue à Genève sous le thème « Un monde pour la santé », les membres de la coordination stratégique Mpox de la RDC ont activement pris part aux échanges. Cette participation témoigne de l’engagement de la RDC sur la scène internationale en matière de santé publique, à un moment où la riposte nationale contre Mpox devient de plus en plus cruciale.
Alerte au Point d’Entrée : un cas confirmé à Lubumbashi
Un cas de Mpox a été détecté à l’Aéroport international de Luano (Haut Katanga). Il s’agit d’une femme de 34 ans, arrivée récemment de Kinshasa via un vol régulier d’Air-Congo. Identifiée lors du contrôle sanitaire national, elle réside désormais à Lubumbashi. Ce cas met en lumière l’importance stratégique des points d’entrée dans la surveillance épidémiologique.
Évolution épidémiologique préoccupante
Les chiffres communiqués pour la 20e semaine épidémiologique de 2025 indiquent une intensification des efforts de surveillance :
527 cas suspects ont été recensés cette semaine, portant le total à 74 864 cas suspects depuis début 2024.
182 cas ont été confirmés cette semaine, pour un cumul de 21 452 cas positifs, soit un taux de positivité global de 37,91 %, dont 52,66 % en 2025.
La province de Sankuru concentre à elle seule 22 % des cas rapportés toutes catégories confondues, tandis que Kinshasa demeure l’épicentre avec 52 % des cas confirmés.
Zoom sur Kinshasa : flambée locale inquiétante
À la semaine épidémiologique 21, 114 cas sont actuellement sous suivi dans la capitale, dont 88 confirmés et 26 suspects, répartis comme suit :
Prison de Ndolo : 27 cas confirmés
Kinkole : 20 cas confirmés
Cinquantenaire/Masina : 13 confirmés et 1 suspect
Vijana : 10 confirmés et 17 suspects
Kinoise : 18 confirmés
Kokolo : 8 suspects
Les enfants de 0 à 14 ans sont les plus touchés, avec une alternance de prédominance féminine (SE 14 à 16) puis masculine (SE 17 à 18). La tranche d’âge des 25 à 34 ans suit, avec une nette majorité masculine.
Bilan humain et perspectives
Depuis le 1er janvier 2025, 9 décès ont été enregistrés sur 9 023 cas testés positifs en laboratoire, traduisant un taux de létalité relativement faible, mais un fardeau psychologique et social considérable.
Espoir vaccinal : 1,5 million de doses attendues
Une lueur d’espoir se profile à l’horizon : 1 500 000 doses du vaccin LC16m8 sont attendues à Kinshasa le 29 mai 2025. Ce vaccin, reconnu pour son efficacité contre le Mpox, représente un tournant dans la stratégie de prévention et de riposte.
Appel à la vigilance et à la solidarité
Les autorités sanitaires congolaises rappellent l’importance de l’hygiène, du signalement rapide des cas suspects, et du respect des mesures de prévention. Une campagne d’information à grande échelle accompagnera l’introduction des vaccins afin de garantir leur acceptation par la population.
La lutte contre Mpox en RDC est un combat collectif. Elle nécessite l’implication des citoyens, des professionnels de santé, des partenaires internationaux et de toutes les forces vives de la nation pour espérer enrayer cette crise.
